Wednesday, December 14, 2005

Remise du Prix Jacques Bergier 2002

Introduction.

A 11 heures, nous sommes arrivés à la Bibliothèque de Saint-Germain-en-Laye, accueillis par Mme Goyat. Le traiteur, M. Pelé, nous apporte les canapés, les pains surprises, les petits fours salés, le rosé de Provence et les limonades. M. l’Adjoint au Maire, responsable des affaires culturelles, fait son discours, nous remercie, puis nous invite à visiter la bibliothèque multimédia et les nouveaux locaux où sera entreposé le Fonds Jacques Bergier.Après cette très intéressante visite, nous nous asseyons autour d’une table cossue et je commence le discours que voici.Une petite précision, je n’avais pas la liste des invités du lauréat et il y a eu des désistements. Par conséquent, j’ai dû parfois improviser. L’improvisation n’est pas relatée car oubliée, mais le texte ci-dessous a été le fil conducteur.
L’association Jacques Bergier remercie très chaleureusement les Autorités de Saint-Germain-en-Laye, représentées par Monsieur l’Adjoint au Maire Jacques Berlie. Le dynamisme, l’enthousiasme des Autorités ont permis de préparer la remise du premier Prix Jacques Bergier en toute sérénité.
Ces mots de remerciements ne sont pas prononcés avec légèreté. Ce n’est pas une formule usuelle de politesse. Non, c’est avec grande sincérité et profond respect qu’ils vous sont adressés.
Nos remerciements vont aussi à Mme Goyat, Directrice de la Bibliothèque, interlocutrice aimable, pour son aide précieuse qui a permis d’éviter certains obstacles inhérents à la préparation de cette manifestation. Madame Isabelle Lerma responsable du Fonds Bergier qui a classé l’inclassable n’est pas oubliée.
Après avoir souhaité la bienvenue au lauréat et à sa fiancée...
Nous saluons la présence de Madame Hélène Oswald, Directrice de collection aux Belles Lettres et conseillère d’édition chez Monsieur Durante. (A ce moment, Mme Oswald donne encore quelques précisions, car elle a été invitée par M. Nicolas d’Estienne d’Orves. Certes à notre demande, mais nous ne savions pas si elle participerait à la remise de ce Prix. Ce fut une grande surprise et un grand honneur.)Ainsi que Madame Hélène Wascat, fille de Madame Marianne Andrau (Mme Wascat se présente également car invitée par NéO, surnom du lauréat, je n’avais malheureusement pas d’informations concernant Mme Wascat.)
Enfin, nous vous présentons Madame Janine Modlinger qui a travaillé avec Jacques Bergier de 1970 à 1978. Présentée par le journaliste Suisse Jean Dumur comme la fidèle secrétaire de Bergier, elle se consacre depuis de nombreuses années à l’écriture et l’enseignement des Lettres. Elle a écrit notamment une biographie sur Bernard Picard et des recueils de poème dont l'un s’intitule "Veille".
Nous excusons Madame Claudine Brelet, amie de Jacques Bergier, scientifique et auteur, notamment, de l'ouvrage "Médecines du Monde" paru aux éditons Robert Laffont dans la collection Bouquins.
Claude Seignolle n’est pas présent, car il ne se déplace que très peu. Et Olivier Raynaud que vous connaissez aussi se trouve à Paris, mais il n’a pas pu m’assurer de venir. Serge Caillet, directeur de collection chez Dervy est dans le-même cas.
Se sont excusés également, Messieurs Claude Thomas archiviste de Bergier et auteur du meilleur site Internet concernant Jacques Bergier (http://users.skynet.be/thomas/bergier.htm ), Jean-Luc Rivera, Jean-Luc Buard et Philippe Marlin.
Remise du Prix de Jacques Bergier.
Présentation du candidat.
Nicolas d’Estienne d’Orves a 29 ans. Il fait ses études de Lettres à la Sorbonne. (Il connaît M. Grégory Gutierez, qui a aussi étudié à la Sorbonne, par son travail de Maîtrise de Lettres Modernes Spécialisées intitulé : Le discours du réalisme fantastique : la revue Planète.) Il a été découvert par Mme Hélène Oswald et M. Pierre Jean. Il a déjà publié un recueil de nouvelles, le sourire des enfants morts, un roman de politique-fiction, Othon ou l’aurore immobile, et un essai, les aventures extraordinaires de l’opéra. Tous ces livres ont été édités aux éditions les Belles Lettres dans une collection dirigée par Mme Hélène Oswald.
Informations:
Avant de décerner le Prix Jacques Bergier à Nicolas d’Estienne d’Orves, nous désirons vous donner quelques informations sur la création de ce prix et vous présenter plus précisément le lauréat et son livre.Ce prix existe afin de perpétuer l’œuvre, le souvenir de ce grand homme que fut Jacques Bergier. Il était à fois érudit, un scientifique, un vulgarisateur de talent, un conteur prodigieux. Il lisait avec une rapidité extraordinaire, à la vitesse où nous tournons les pages d’un livre pour compter les folios. Et il lisait en cinq ou six langues. Il fut un des lecteurs prodiges de son temps. S’il lisait énormément, il a beaucoup écrit d’articles, de conférences et bien évidemment des livres. Pour l’association Jacques Bergier, il était normal de lui rendre hommage en créant un prix littéraire portant son nom. Ce prix doté de 3000 € a été créé en 2002, non pas par hasard, mais pour célébrer le nonantième anniversaire de sa naissance.
Pour présenter, découvrir son livre, nous avons pensé que Bergier, par le biais d’un enregistrement sonore, pouvait vous donner quelques clefs. Ecoutez bien, car son accent rend parfois ses expressions difficiles à comprendre.
Passage de l’enregistrement.
Jacques Bergier, Résistant N.N. déporté à Mathausen, parle de son expérience de la folie, et de fil en aiguille il en arrive à parler de la nouvelle de Claude Seignolle intitulée " Ce que me raconta Jacob".
Il y a là le contexte du Résistant, du déporté, de la folie. Nicolas d’Estienne d’Orves connaît bien cette époque douloureuse, car son grand-oncle Honoré d’Estienne d’Orves, polytechnicien, capitaine de corvette était le chef du Deuxième Bureau de la France Libre.
En cette fin d’année 1940, il décida de se rendre en France, après que ses trois premiers agents fussent en place, afin de coordonner leurs efforts, d’organiser leurs transmissions et de recruter à Paris « des hommes de premier plan. » En décembre 1940, d'Estienne d’Orves débarque à Plogoff avec son radio, Marty, et un poste émetteur. Il part aussitôt pour Paris sous la fausse identité de Jean-Pierre Girard afin de rechercher, en s’adressant à des amis sûrs, les premiers éléments de son réseau. Il sera arrêté le 21 janvier 1941. En moins d’un mois, il n’aura pas perdu son temps, D’Estienne D’Orves a déjà passé une masse importante de renseignements : l’emplacement des Q.G. allemands dans les différents châteaux des environs de Nantes, les emplacements précis et les plans des dépôts d’essence et d’huile, les sous-marins allemands se trouvant à l’Arsenal de Lorient et bien d’autres informations capitales sur des emplacements stratégiques allemands.
Un témoignage de la dernière nuit d’Estienne d’Orves nous est parvenu. Un témoignage d’Agnès Humbert qui s’est retrouvée dans la cellule voisine d’Estienne d’Orves, je vous la cite :
« Il me donne des instructions, me charge de remerciement à faire de sa part à un officier de Marine en retraite qui habite l’Egypte et que j’ai connu autrefois. Malgré tout nous plaisantons, nous nous décrivons physiquement l’un à l’autre, afin de n’être pas déçus lorsque nous nous verrons chez moi… après, lorsque nous nous rappellerons de tout cela. Car je ne veux pas croire, non, je ne veux pas croire qu’il sera exécuté, et je sens que ça l’amuse d’entrer dans le jeu, de penser à cet avenir qu’il ne verra peut-être pas… »
Fin de race.
C’est dans ce contexte de l’occupation nazie que se déroule le roman. Il nous transporte sans ménagement en 1940, à Paris où la menace pèse sur les juifs. En attendant de fuir pour New York. Un couple de chanteurs lyriques célèbres met à l’abri son fils Nathaël, dans une pension au-dessus de tout soupçon. Un Château de contes de fées, perdu dans une épaisse forêt. Ce n’est, bien sûr, qu’une illusion et le décor, un trompe-l’œil. La pension est aux mains d’une famille d’aristocrates dégénérés que domine l’inquiétante et folle figure de son patriarche. Et les pensionnaires sont des élèves très spéciaux. Initié par un camarade, Nathaël découvre bien des pièges et autant de secrets. L’arrivée d’une troupe de S.S. qui installe son cantonnement dans le parc du château, précipite les événements. Les rendent sanglants. Ils nous rappellent la violence insoutenable du chapitre premier de son roman…
Critères pris en compte par le jury.
Pourquoi le jury a-t-il décidé d’attribuer le Prix Jacques Bergier à ce roman ?Les raisons sont les suivantes :
- Son style littéraire, très dynamique, et son rythme ont captivé les membres du jury. Qualités remarquables dues aux phrases extrêmement précises, sans fioriture, avec lesquelles l’auteur nous plonge dans sa réalité.
- L’originalité de son thème.
- La difficulté de classer le livre dans un genre littéraire précis. Un livre insolite comme Jacques Bergier l’aurait aimé.
- La qualité du livre en temps qu’objet. La présentation générale, la qualité des matériaux utilisés, la typographie augmentent l’envie de l’avoir sur un rayon de sa bibliothèque. Un excellent travail des imprimeries Société Nouvelles Firmin-Didot pour le compte des éditions Flammarion
- Le plaisir de lecture.
Epilogue.
Après la remise du diplôme nos hôtes ont été invités à signer le Livre d’Or.

Lu par Patrick Clot, le lundi 30 juin 2003 à la Bibliothèque Municipale de Saint-Germain-en-Laye.